Les dossiers communs ont été examinés
La réunion annuelle du Comité conjoint OIF/CONFEMEN s’est tenue les 17 et 18 novembre 2011, à Dakar, au Sénégal sous la co-présidence de KI Boureima Jacques, Secrétaire général de la CONFEMEN et de Soungalo OUEDRAOGO, Directeur de l’éducation et de la formation de l’OIF.
L’ordre du jour de la réunion a porté sur l’état d’avancement des projets communs (la mise en place des dispositifs nationaux d’évaluation, la gestion des systèmes éducatifs et les assises sur la formation professionnelle et technique) et sur des points d’information (le projet IFADEM, les réunions du pôle éducation à Paris, l’état de mise en œuvre du PASEC et les perspectives, l’initiative ELAN /Afrique et le programme de volontariat de l’OIF)
Pour le Secrétaire général de la CONFEMEN, la réunion du Comité conjoint est une preuve du partenariat naturel qui existe entre l’OIF et la CONFEMEN, en ce sens que les deux Institutions travaillent pour le développement des systèmes éducatifs des pays francophones. Il a fait remarquer que le renforcement de la collaboration et la synergie d’actions entre les deux structures permettront sans nul doute, d’atteindre cet objectif commun avec beaucoup plus d’efficacité et d’efficience.
Pour sa part, le Directeur de l’éducation et de la formation de l’OIF a décrit le Comité conjoint comme un cadre de resserrement des actions francophones dans le domaine de l’éducation et de la formation. Il a dit que la mise en place du Comité conjoint est une réponse à la demande des différents Sommets de la Francophonie pour une synergie d’actions, notamment celui de Québec en 2008 qui a demandé d’œuvrer conjointement pour une valeur ajoutée aux actions menées dans l’espace francophone. C’est dans ce sens qu’il a salué les actions de la CONFEMEN qui est une structure d’évaluation des systèmes éducatifs, d’animation de réflexion et de concertation sur des questions d’intérêt commun aboutissant à des positions communes.
Monsieur Soungalo OUEDRAOGO a également fait remarquer que les actions de l’OIF en matière d’éducation, coordonnées par la Direction de l’Éducation et de la formation, à travers les axes de développement de l’ Education de Base, de l’enseignement du français en contexte plurilingue et de l’insertion des jeunes, épousent parfaitement les priorités de la CONFEMEN ; d’où la collaboration naturelle qui existe entre les deux structures et qui a été formalisée à travers la signature d’une convention cadre en mai 2009.
Les dispositifs nationaux d’évaluation
Les jalons de l’opérationnalisation du projet a commencé à partir de l’année 2008 par l’intermédiaire d’un comité mixte de pilotage OIF/CONFEMEN. En 2009, le comité mixte a sélectionné 5 des 11 pays ayant déposé leur candidature pour faire partie de ce projet pilote. Il s’agit du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, du Bénin et du Liban.
L’objectif des dispositifs nationaux d’évaluation est d’installer une culture de l’évaluation dans tout le système éducatif. Très peu de pays disposent de structures crédibles d’évaluation susceptible d’informer les acteurs locaux sur le niveau des acquis scolaires, les conditions de l’enseignement et de l’apprentissage ainsi que l’environnement des écoles. Les moyens sont dispersés et les résultats souvent inexploités ; cela ne peut donc permettre aucune prise de décision, but ultime de l’évaluation.
En 2011, Le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali et le Liban ont tous les quatre émis les actes administratifs nécessaires nommant les coordonnateurs et les membres des DNE. Chaque DNE dispose aujourd’hui de bureaux fonctionnels mis à sa disposition par le ministère et équipés par l’OIF.
Le projet sur la gestion des systèmes éducatifs
Ce projet a été mis en place en 2006 par l’OIF en partenariat avec la CONFEMEN. Il s’agit de la formation des gestionnaires du système éducatif, qui repose sur le postulat selon lequel l’amélioration de la gestion du système éducatif à tous ses paliers favorisera l’accès, l’équité et la qualité de l’éducation. La phase actuelle de ce projet consiste à assurer un appui technique et financier pour l’élaboration et la validation de la stratégie nationale de formation des gestionnaires du système éducatif. L’objectif étant l’intégration de cette stratégie nationale dans la politique sectorielle en vue de son financement par les bailleurs de fonds internationaux
En 2010 et 2011, six des sept pays du projet auront validé leur stratégie nationale de formation des gestionnaires du système éducatif : la Centrafrique, le Cameroun, le Tchad, le Congo Brazzaville, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Les Assises sur l’enseignement et la formation techniques et professionnelles (EFTP)
Le Secrétaire général de la CONFEMEN a présenté les grands axes des TDR des Assises, prévues en 2012 à Ouagadougou (Burkina Faso). Ces Assises dureront quatre (04) jours et regrouperont environ 250 participants avec pour objectifs spécifiques de faire l’état des lieux de l’EFTP en termes de forces et de faiblesses en se référant aux conclusions des assises francophones tenues en 1998 à Bamako, au Mali ; d’identifier les contraintes majeures qui entravent le développement de l’EFTP dans les pays francophones ; de partager les expériences en matière de politiques d’EFTP ainsi que les bonnes pratiques et de proposer des recommandations pour améliorer l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de l’EFTP dans les pays membres de la CONFEMEN, notamment ceux du sud.
La réunion du Comité conjoint a également permis de faire des points sur des projets ou activités de l’OIF dans le domaine de l’éducation et de la formation.
Concernant d’abord l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), il a été rappelé que son objectif est de contribuer à l’amélioration de l’éducation de base en renforçant les compétences des enseignants par la mise en place d’un dispositif de formation continue en partie à distance. Il s’agit surtout d’accompagner la rénovation des dispositifs de formation professionnelle des enseignants, de développer l’innovation relative aux technologies et à la pédagogie nouvelle et d’encourager des partenariats autour de l’initiative.
Ce projet vise, pour le moment, plusieurs pays membres de l’OIF, notamment le Bénin, le Burundi, Haïti, Madagascar et la RDC. D’autres pays membres feront aussi partie de ce projet selon un calendrier défini de façon progressive.
Concernant « Ecole et langues nationales en Afrique » (ELAN), le Directeur de l’éducation et de la formation de l’OIF a évoqué la situation de nombreux pays d’Afrique francophone qui sont aussi multilingues. Le statut privilégié de la langue française face aux langues nationales en fait l’unique langue de scolarisation ; ce qui fait que le défaut de maîtrise de cette langue entraine de sérieux problèmes d’apprentissage.
C’est pour cette raison que l’initiative ELAN-Afrique vise la promotion et l’introduction progressive de l’enseignement bilingue au primaire articulant une langue africaine et la langue française. L’initiative concerne dans sa phase pilote huit pays d’Afrique subsaharienne francophone ; le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo et le Sénégal. Toutefois, chaque pays ayant une situation linguistique différente, l’objectif poursuivi dans ELAN est d’appuyer de manière différenciée les plans d’actions nationaux des pays, conformément à leurs politiques éducatives.