49e session générale de la Conférence des Ministres de l’Education des pays ayant le français en partage. Bamako (Mali), 23 – 27 octobre 2000
Réunis à la fois pour la 49e session de la CONFEMEN et pour la célébration du 40e anniversaire de notre Conférence – la plus ancienne parmi les institutions francophones -, Nous, ministres de l’Education et chefs de délégation, souhaitons à l’issue de nos travaux faire part de nos préoccupations, ouvrir de nouvelles perspectives et réaffirmer notre engagement dans la coopération francophone.
Six mois après le Forum mondial sur l’éducation de Dakar, où nous avons pu constater avec l’ensemble de la Communauté internationale que, dix ans après Jomtien, l’objectif d’une éducation de base pour tous est loin d’être atteint, il apparaît qu’une longue route reste à parcourir. En effet, s’il est possible de mesurer le chemin parcouru, personne ne peut céder à l’autosatisfaction :
A l’issue de nos débats, nous voulons réaffirmer les lignes de force qui caractérisent nos travaux (Nouvelle école de base, Formation professionnelle et technique et insertion des jeunes dans la vie active, dynamique partenariale et rôle nouveau de l’Etat, processus démocratique de refondation) et nous désirons insister particulièrement sur :
Nous reconnaissons que nous sommes investis, au niveau national, d’une mission fondamentale dans la définition et la mise en œuvre de nos politiques éducatives. Il nous revient donc de veiller à une bonne harmonisation entre leurs diverses composantes, à leur ancrage dans la politique nationale de développement durable en impliquant l’ensemble des acteurs et des partenaires de nos systèmes éducatifs.
Nous reconnaissons aussi que les engagements pris lors du Forum de Dakar appellent de notre part la définition de Plans nationaux d’Education pour tous d’ici 2002 et la création de réseaux régionaux. Nous sommes déterminés à tenir ces engagements.
Nous constatons que nos systèmes éducatifs, spécialement ceux d’Afrique, d’Haïti et du Sud-Est asiatique, sont confrontés à des difficultés majeures et que nous continuons à nous présenter en ordre trop dispersé sur la scène internationale. Préoccupés par l’urgence et la gravité de la situation, nous soulignons l’impérieuse nécessité, pour la Francophonie en général et pour la CONFEMEN en particulier, de faire preuve d’une meilleure cohérence et d’une cohésion plus affirmée. Les bilans existent, nous disposons d’une réflexion pertinente, d’une capacité d’expertise reconnue et de propositions d’actions porteuses d’avenir. Il nous faut maintenant nous engager véritablement.
Nous reconnaissons enfin que nous devons au sein de la CONFEMEN, et en conformité totale avec ses statuts, identifier nos besoins communs, développer des orientations convergentes et agir en fonction de ces priorités, tant en Francophonie que dans les instances internationales et dans nos relations bilatérales. Plus que jamais ces enjeux éducatifs légitiment une CONFEMEN vivante et active au sein de laquelle chacun de ses membres, ses organes directeurs et exécutifs, s’engagent résolument pour l’atteinte de ces objectifs.
Nous rappelons la qualité des travaux menés au sein de la CONFEMEN tant dans le domaine de la réflexion que dans celui de l’information et de la documentation. Nous apprécions également hautement la pertinence du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN (PASEC) comme instrument d’aide à nos décisions politiques. Nous nous réjouissons qu’il se poursuive. Nous souhaitons qu’il soit très largement connu et diffusé et exprimons le vœu qu’il soit pris en compte, notamment lors du Sommet sur l’Education qui réunira, le 27 novembre prochain à Bamako, six Chefs d’Etat africains.
Nous nous réjouissons de l’intensification des relations positives entre la CONFEMEN et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), opérateur principal des Sommets, et souhaitons que la programmation future soit encore plus étroitement liée avec les orientations de la CONFEMEN. Nous prenons acte des progrès déjà accomplis, souhaitons la poursuite des efforts dans ce sens et demandons qu’au cours du prochain biennum l’accent soit mis sur :
Dans cette perspective, nous souhaitons qu’une Francophonie visible, active, participative, ouverte à la collaboration avec l’ensemble des organisations et associations internationales (OUA, Unesco, Unicef, FMI, Banque mondiale, BAD, UE, ADEA, FAWE) saisisse toutes les occasions pour susciter les synergies nécessaires et renforcer des partenariats devenus aujourd’hui indispensables.
Nous invitons les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie, convaincus de l’importance de l’éducation, partie intégrante des droits fondamentaux et clé de tout développement, à réaffirmer lors du prochain Sommet de Beyrouth le rôle déterminant de la CONFEMEN et de sa mission, ainsi qu’à prendre en compte ces orientations dans la programmation de ses opérateurs.
Nous accueillons avec grand plaisir au sein de notre Conférence le Cambodge, le Laos et la Macédoine et invitons les pays francophones non encore membres à nous rejoindre dès que possible.
Nous adressons aux autorités et au peuple malien nos vifs remerciements pour la qualité et la chaleur de leur accueil ce qui nous a permis de mener nos travaux dans un climat agréable et avec succès.
Nous acceptons avec gratitude l’invitation du Liban pour la prochaine réunion de notre Bureau et celle du Burkina Faso pour la tenue de notre 50e session en 2002 sur le thème : « Stratégies de renforcement du financement et de la gestion en vue de l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation/ formation ».
Actes de la 49e Session ministérielle (PDF, 845.4 ko)