Monsieur Guy Pelletier, Phd
L’objectif de la présentation est de centrer la thématique sur les enjeux d’une responsabilisation accrue des chefs établissements en matière de gestion éducative.
La professionnalisation de la gestion s’inscrit dans le cadre de réformes visant la modernisation des services publics par une autonomisation et une responsabilisation accrues des personnels d’encadrement. Elle amène à des modifications dans le pilotage et la direction du système éducatif où la reddition de comptes et l’évaluation acquièrent une fonction de régulation déterminante. Fondée sur des activités complexes demandant des compétences élevées, sur la reconnaissance d’un statut spécifique, sur la maîtrise de services spécifiques comme sur des pratiques de socialisation et de formation maîtrisées, la professionnalisation du personnel éducatif s’appuie sur une démarche de co-construction dont le personnel de direction est la clé.
Etude de cas : Congo
Les chefs d’établissement sont éligibles à la formation initiale et continue après cinq ans de fonction. Ces formations sont assurées aux niveaux départemental et national. Les champs pris en compte sont :
le champ personnel (aptitudes relationnelles et à l’innovation)
le champ pédagogique (favoriser l’apprentissage chez les élèves)
le champ administratif (gestion des moyens pédagogiques et de la ressource humaine : • la gestion financière (comptes, budget, suivi) • la gestion administrative (personnels, installations) • la communication • le pilotage du projet d’établissement
Etude de cas : France
La responsabilisation et une autonomie plus grandes des personnels d’encadrement rendent la professionnalisation indispensable. Avec la décentralisation, les établissements deviennent un lieu d’innovation et de changement et le chef d’établissement doit favoriser l’épanouissement et la réussite de la vie scolaire.
Le protocole institué par l’Education Nationale a pour objectifs de clarifier les missions et les responsabilités du Chef d’établissement, de créer les conditions d’un pilotage et d’un fonctionnement efficace, de reconnaître le rôle des chefs d’établissement et de les accompagner, de valoriser et accompagner les trajectoires professionnelles.
Un référentiel définit les missions du Chef d’établissement, qui représente l’Etat et dirige l’établissement (politique éducative, administration, gestion, ressources humaines, relations et communication). Les Chefs d’établissement doivent donc être aptes à savoir administrer l’établissement, construire, dans la concertation la politique pédagogique et éducative de l’établissement, impulser, animer et conduire la politique pédagogique et éducative. Ils doivent également avoir l’autonomie permettant d’inscrire leur établissement dans des réseaux, d’assurer les liens avec l’environnement (acteurs de l’économie locale, autres secteurs, médias, parents, associations), de piloter l’innovation.
Etude de cas : Guinée
Afin d’améliorer l’accès à l’école, de former davantage d’enseignants, les autorités de l’éducation sont passés d’un mode de gestion centralisé à un mode décentralisé.
La formation des gestionnaires du primaire et du secondaire se fait, hors dispositif de formation spécifique et à la carte. Le dispositif de formation de gestionnaires d’établissements techniques et professionnels s’attache à répondre aux besoins en:gestion générale, développement organisationnel, travail d’équipe, gestion de la formation, des ressources matérielles, financière et comptable, de la production, curriculum, méthodologie de recherche et relations publiques.
Pour y répondre, une direction nationale a été créée (DNFPP), qui confie à l’école normale des professeurs (ENPETP) la mise en œuvre des différentes formations. Parallèlement, la formation à l’administration scolaire bénéficie de la coopération de l’Universités de Québec.
La complexité croissante des tâches rend prioritaires le perfectionnement des gestionnaires d’établissements en poste et la formation des futurs directeurs.
Interventions des participants en séance plénière sur le thème de la professionnalisation de la gestion
Deux questions se sont posées à l’issue des communications autour du thème de la professionnalisation de la gestion :
Comment valoriser la professionnalisation ? Est-il possible de l’associer à un renforcement du statut ?
Comment serait-il possible d’étendre la professionnalisation aux inspecteurs du secteur préscolaire ?
Recommandations des participants aux ateliers sur le thème de la professionnalisation de la gestion
* le soutien par l’OIF des échanges internationaux de directeurs d’école
* l’organisation, sous l’égide de la CONFEMEN, de cadres de concertation et d’échange d’expériences pour les directeurs d’école et chefs d’établissement
* la contribution, par l’UNESCO, à l’élaboration de manuels, de modules de formation des directeurs d’école intégrant des cas de pratiques exemplaires
* l’encouragement aux regroupements et associations de professionnels de la gestion scolaire
* la garantie d’une formation minimale à la fonction de chef d’établissement intégrant les dimensions gestion et planification
* la création d’une institution de formation régionale
*la formation des personnels de direction
* le recours, si besoin, aux modules de formation à distance
* la stabilité des gestionnaires dans la fonction, afin d’augmenter l’efficacité de leurs services
* l’établissement de plan de carrière stimulant pour les chefs d’établissement
* la restauration de l’autorité du directeur en accroissant ses prérogatives et son autonomie.
* l’élaboration d’un code déontologique et d’un guide des bonnes pratiques professionnelles
* la définition du profil et des attributions du directeur d’école et du chef d’établissement gestionnaire
* la définition de modes de recrutement, en privilégiant les concours, et de nomination impartiale et équitable
* le renforcement du cadre réglementaire et administratif des mutations et affectations
* le recours aux lettres de mission pour tester les aptitudes et compétences des chefs d’établissement
* l’évaluation périodique des pratiques et des résultats des gestionnaires
* l’attribution aux directeurs d’école et chefs d’établissement d’indemnités conséquentes, proportionnelles à la diversité et à la complexité de leurs missions
* des dispositions pour éviter une concurrence négative entre les établissements