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Journée mondiale des enseignant(e)s : Message du Secrétaire général de la CONFEMEN

Au cours des dernières années, sous l’impulsion du programme EPT 2015, l’accès à la scolarisation a connu un accroissement notable dans l’espace francophone, et notamment les pays d’Afrique subsaharienne ; mais force est de constater que des efforts importants restent à faire en matière de qualité des acquisitions. Nul doute aujourd’hui qu’il n’y a pas de qualité des apprentissages et des acquis scolaires sans l’intervention d’enseignants compétents et de qualité.

C’est donc à juste titre que l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation, reconnait, à travers la cible spécifique 4.c le rôle central des enseignant(e)s dans la réalisation de l’Agenda Éducation 2030.

La Journée mondiale des enseignant(e)s est célébrée cette année sous le thème : « Jeunes enseignants : l’avenir de la profession ». Ce thème est révélateur de grands défis à relever dans un contexte où la recherche d’une solution d’urgence face aux effectifs croissants des salles de classe et des élèves a conduit à l’utilisation d’enseignants ou de « faisant fonction d’enseignants » aux profils et appellations divers : communautaires, vacataires, contractuels, etc.

Relever les défis de la qualité des acquis scolaires dans le cadre de l’agenda 2030, suppose de penser, voire « repenser » l’avenir de la profession enseignante en s’intéressant aux jeunes enseignants. Faut-il un nouveau statut pour cadrer avec les besoins de l’éducation de base sur 10 ans ? Faut-il repenser le niveau de recrutement des futurs enseignants dans les écoles de formation, notamment pour l’éducation de base, au regard de l’allongement de scolarisation obligatoire à 10 ans ? Faut-il repenser les curricula de formation des enseignants en même temps que ceux des élèves au regard de la nécessité de transmettre aux apprenants des « connaissances utiles » ? Quelle place pour l’innovation et l’utilisation du numérique ? Quels modes de financement pour assurer la réussite des actions ? Autant de questions que les pouvoirs publics et l’ensemble de la communauté internationale de l’éducation doivent explorer pour élaborer ou repenser des politiques éducatives qui satisfassent aux exigences de la qualité de l’éducation.

Cette réflexion nous incombe tous : je veux citer les pouvoirs publics, les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé. C’est à cette condition que l’on pourra motiver les enseignants, surtout les plus jeunes, pour ce métier noble souvent mal apprécié.

C’est dans cette perspective que dans ses réflexions et propositions pour l’amélioration des politiques éducatives, la CONFEMEN s’intéresse à la formation initiale et continue des enseignant(e)s. Aussi, le rapport de l’évaluation internationale menée en 2014 par le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), dans 10 pays d’Afrique subsaharienne francophone, invitait à renforcer la formation des enseignants et à revaloriser la fonction enseignante comme condition d’amélioration des acquis et des performances des apprenants.

Dans le même sens, la deuxième évaluation internationale intitulée « PASEC2019 », intègre une enquête sur les enseignants dans les 15 pays participants (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Niger, RD Congo, Sénégal, Tchad et Togo) avec pour but de renseigner l’indicateur ODD 4.c en vue de contribuer à l’amélioration de la formation initiale et continue des enseignants.

 

De même,  dans le cadre de la coordination des efforts internationaux  pour  accroître le nombre  d’enseignants qualifiés, la CONFEMEN participe aux activités de l’équipe spéciale internationale sur les enseignants pour l’Education 2030 dont  elle est membre du Comité Directeur depuis 2016. Elle participe activement au sein du GRC4AOC à la rédaction de plaidoyers à destination des décideurs politiques afin de relever ce défi essentiel pour l’avenir de la région. En effet, selon les estimations récentes, pour combler la pénurie d’enseignants nécessaire à un enseignement primaire et secondaire universel de qualité, il faudra 17 millions d’enseignants formés en Afrique subsaharienne d’ici 2030.

Enfin, au sein du Groupe régional de coordination de l’ODD4 pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (GRC4AOC), la CONFEMEN, en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour  l’Éducation  et la Formation (IFEF) et l’UNESCO, mène actuellement une étude sur l’assurance qualité de la formation initiale des enseignants du primaire dans quatre pays du Sahel.

A l’occasion de cette Journée mondiale des enseignant(e)s qui commémore la signature, en 1966, de la recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant, je voudrais exprimer mes remerciements et mes encouragements à tous les enseignantes et enseignants et rendre hommage à ces acteurs centraux de l’éducation pour la noble mission d’éducation et de formation qu’ils accomplissent au quotidien, dans des conditions souvent  difficiles.

Mes pensées vont en particulier à tous ces enseignant(e)s qui exercent dans les zones affectées par des catastrophes naturelles, des conflits armés, le terrorisme et toute forme d’insécurité. Leur rôle est déterminant dans la réalisation de notre mission commune pour une éducation équitable, inclusive et de qualité pour tous et pour l’apprentissage tout au long de la vie.

Bonne Journée internationale des enseignants.

Bonne fête à tous.

Professeur Abdel Rahamane BABA-MOUSSA

Secrétaire général de la CONFEMEN