La CONFEMEN a organisé, du 5 au 7 décembre 2017 à Rabat (Maroc), en collaboration avec le ministère marocain de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un séminaire international sur le financement de l’Education. La rencontre qui a réuni près de 200 participants, a permis de relancer la réflexion et les débats sur cette préoccupation récurrente de nombreux pays francophones du Sud.
Durant les trois jours de travaux, les participants, composés notamment de ministres, partenaires techniques et financiers, représentants de la société civile et d’organisations internationales, ont analysé les différents mécanismes de financement de l’éducation, dressé un état des lieux de la situation globale du financement de l’éducation et fait des recommandations. Les échanges autour des pratiques nationales ont été également des moments forts du séminaire.
À l’issu du séminaire, les participants ont élaboré et adopté « l’Appel de Rabat » qui regroupe 17 recommandations visant à mobiliser davantage les ressources financières requises pour réaliser l’ODD4. Ils invitent tous les gouvernements des pays de la CONFEMEN à les mettre en œuvre.
L’appel de Rabat exhorte ainsi les pays à faible revenu ou revenu intermédiaire à compter davantage sur leurs ressources propres, à limiter les fraudes, à renforcer la lutte contre les évasions fiscales, à allouer une plus grande part des dépenses publiques au secteur éducatif, mais aussi à encourager une reddition systématique des comptes et à convaincre les contribuables à faire plus d’efforts en faveur de l’éducation.
Les gouvernements sont également invités à mobiliser le secteur privé et le soutien de certains secteurs d’activité comme la téléphonie, les banques et assurances pour faciliter entre autres le financement de l’éducation.
Investir dans le capital humain
Dans son allocution lors de la cérémonie d’ouverture, M. Mohamed Laâraj, ministre de l’Éducation par intérim, a salué l’attachement des pays francophones, sous l’égide de la CONFEMEN, en faveur de la création des conditions propices à la scolarisation des enfants et à l’amélioration des pratiques tant au niveau de l’affectation des ressources qu’au niveau de la gestion rationnelle et performantes des budgets alloués à l’éducation. Le ministre a poursuivi en disant qu’il s’agit pour le Maroc comme pour d’autres pays, d’opter pour un choix d’investissement dans l’avenir, c’est-à-dire « investir dans le capital humain ou le capital immatériel ».
Le Secrétaire général de la CONFEMEN, M. KI Boureima Jacques a partagé la même idée lorsqu’il a souligné que tous les pays ont compris que le développement du capital humain est la véritable richesse d’un pays et le moteur de sa croissance et que toute croissance durable et créatrice d’emplois et de richesses a pour socle un secteur d’enseignement et de formation techniques et professionnels structuré, adapté, accessible et de qualité. « La scolarisation universelle tant souhaitée par tous les pays, est l’un des objectifs du développement durable. Elle exige davantage de ressources, de volonté politique et de savoir – faire sur le plan organisationnel. » a-t-il ajouté.
« Nous sommes ici, pas seulement pour dire haut et fort qu’il faut financer l’éducation, car de cela nous en sommes tous convaincus, mais surtout pour travailler ensemble sur la manière dont nous pouvons individuellement et collectivement mobiliser des ressources additionnelles et mieux les utiliser pour l’éducation et la formation dans nos pays. » a fait remarquer M. Emile Tanawa, Directeur de l’Institut de la Francophonie pour l’Education et la Formation (IFEF), représentant l’Administrateur de l’OIF. M. Tanawa a également noté qu’au-delà de la solidarité inter-pays, de la solidarité internationale, il est important de renforcer les mécanismes existants de financement de l’éducation, ou d’en développer de nouveaux, afin de faire face à cette demande importante de formation d’enseignants, de production de matériels pédagogiques, dans le but ultime d’accroitre l’efficacité et l’efficience de nos systèmes éducatifs.
Mme Nadine Anguile Obame, présidente en exercice de la CONFEMEN et ministre de l’Éducation nationale du Gabon a conclu en appelant à une synergie d’actions : « Au regard du contexte actuel, tant au niveau national qu’au niveau international, nous admettons tous, que les défis liés au financement de l’éducation sont nombreux et divers, surtout pour les pays francophones du Sud, un constat qui exige la synergie des efforts pour promouvoir l’éducation qui demeure le moyen le plus sûr et le plus pertinent du développement durable et l’un des facteurs de la mobilité sociale ».